Le climat en péril

Le climat de notre planète est d'une complexité inouïe. Si nous laissons se développer les perturbations climatiques annoncées, nous n'aurons plus aucun moyen de les enrayer.

Un métronome astronomique

Sous l'effet de l'attraction des planètes géantes, la trajectoire de la Terre autour du soleil varie périodiquement.
En un million d'années, climats chauds et froids ont ainsi alterné plus d'une dizaine de fois sur notre planète.
Il y a 20.000 ans, lors de la dernière glaciation, la banquise a envahi l'Europe et l'Amérique du Nord jusqu'à New- York. Au large de Bordeaux, l'homme de Cro-Magnon voyait un défilé ininterrompu d'icebergs glisser sur l'océan.
Actuellement, nous sommes en période de réchauffement, et la Terre connaîtra une nouvelle période glaciaire dans quelques milliers d'années.
Depuis près de 10.000 ans, ces variations naturelles sont très lentes et très faibles : de l'ordre de quelques dizièmes de degrés sur l'ensemble du globe.
Pourtant, au cours du seul 20ème siècle, la température moyenne sur Terre s'est élevée de plus de 0,6°C. 0,6°C en 100 ans : c'est une augmentation anormale comparée aux fluctuations climatiques naturelles que connaît la Terre depuis 10.000 ans.
Quelles sont les causes de cet échauffement inattendu ? Et quelles seront ses conséquences ?

La terre sous serre

13784624115687jpg_medium
La vie s'est développée sur notre planète comme sous une serre. En effet, l'atmosphère qui enveloppe la Terre, agit comme une serre en empêchant une partie de la chaleur solaire de retourner vers l'espace.
Sans atmosphère, il ferait sur Terre en moyenne -18°C. Grâce à l'atmosphère, la température moyenne à la surface de la planète est actuellement de +15°C.
Cet effet de serre naturel est dû à la présence de plusieurs gaz dans l'atmosphère, essentiellement la vapeur d'eau, le méthane, et le gaz carbonique.
Depuis le début de l'ère industrielle, le gaz carbonique a augmenté de 30 % dans l'atmosphère et le méthane a doublé.
Dans le même temps, la température moyenne à la surface de la planète a grimpé de plus de 0,6°C...
Un demi-degré dont les conséquences sont déjà sensibles...

Les glaciers fondent. La mer monte...

Premiers témoins du réchauffement en cours : la fonte des glaciers et l'élévation du niveau de la mer.
En France, la durée d'enneigement en montagne a diminué de 25 à 40 % à 1.500 mètres d'altitude.
En 30 ans l'épaisseur moyenne de la banquise arctique est passée de 3 à 1,8 mètres.
Depuis 100 ans, sur toute la surface de la planète, le niveau des océans s'est élevé de 15 cm. Car en s'échauffant, l'eau liquide occupe un plus grand volume.
On estime qu'en 2100, le niveau de la mer pourrait s'élever d'environ 50 cm et inonder les terres de basse altitude comme le Bengladesh, les Maldives, la Camargue, certains atolls.
D'importantes migrations de populations quittant les terres submergées sont à craindre. En 2500, l'élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 4 à 5 mètres.
La fonte des glaciers et la montée des eaux sont sans doute les premières conséquences du réchauffement terrestre, dont on attend aussi des répercussions plus globales sur tous les climats de la planète.

Le réchauffement va modifier le cycle de l'eau

Comme nous vivons sur une sphère, il fait beaucoup plus chaud à l'équateur qu'aux pôles, où les rayons du soleil arrivent obliquement et se répartissent sur une plus grande surface.
L'excès de chaleur reçue à l'équateur est redistribué vers les pôles par deux masses fluides qui circulent tout autour du globe : l'atmosphère et l'océan.
Véritable thermostat planétaire, le couple atmosphère-océan agit de concert, en échangeant continuellement de la chaleur et de l'eau sous forme de vapeur et de pluie.
En tout point du globe, température et cycle de l'eau sont ainsi intimement liés. Le réchauffement de la planète aura donc des répercussions sur l'évolution des nuages et le régime des pluies à la surface de l'ensemble du globe.

Sécheresses et pluies violentes...

Toutes les modélisations climatiques prévoient une intensification du cycle de l'eau (évaporation et précipitations plus intenses).
Résultat : les régions subtropicales risquent de s'assécher tandis que pluies et inondations pourraient augmenter à l'équateur et sous les latitudes moyennes.
Les conséquences de ces modifications pluviométriques sont difficilement calculables, car l'équilibre des écosystèmes est à la fois très fragile et très complexe : tassement et érosion des sols, pertes agricoles et forestières, incendies, invasions d'insectes et de champignons pathogènes...
Sous les tropiques, l'échauffement de l'océan devrait modifier la localisation des cyclones, car ces immenses tempêtes circulaires se forment par évaporation au-dessus de l'océan quand la température excède 27 °C.
Sous les latitudes moyennes, de fortes tempêtes comme celles qui ont ravagé l'Europe fin 1999 risquent de se reproduire plus souvent.
Quelques régions comme la Sibérie, auront l'avantage d'être mieux arrosées. Mais dans l'ensemble, les écosystèmes seront gravement perturbés, car ils n'auront pas assez de temps pour s'adapter à un changement climatique d'une rapidité sans précédent dans l'histoire de la planète.

D'où viennent les gaz à effet de serre ?

Depuis 100 ans, le gaz carbonique a augmenté d'un tiers dans l'atmosphère, le méthane a doublé et de nouveaux gaz comme les CFC (chlorofluorocarbones) sont apparus.
Les CFC étaient utilisés comme liquides réfrigérants, gaz propulseurs ou solvants.
Ils augmentent l'effet de serre, et détruisent la couche d'ozone qui filtre les rayons solaires UV. Les CFC sont maintenant interdits mais resteront actifs jusqu'en 2050.
Responsabilité des différents gaz dans l'augmentation de l'effet de serre
Le méthane est surtout d'origine agricole. Il provient de la fermentation des matières organiques (marécages, rizières, rumination du bétail). Il augmente sous la poussée démographique mondiale.
L'augmentation du gaz carbonique (CO2) est due à la combustion du pétrole et du charbon pour la production d'énergie et pour les transports, et dans une moindre part à la destruction massive des forêts tropicales qui pompent le CO2 atmosphérique. La moitié du CO2 produit chaque année par l'homme s'accumule dans l'atmosphère.
En raison des quantités déversées dans l'atmosphère, le CO2 est le principal responsable de l'augmentation de l'effet de serre (55 %).
Si rien n'est fait, il aura plus que doublé en 2100 et la température moyenne de la planète se sera élevée de 3 ou 4 °C?

En cause : le modèle occidental.

Les chiffres sont éloquents : les pays développés portent la responsabilité de la pollution atmosphérique de l'ensemble du globe.
La situation est alarmante car tous les pays, la Chine en particulier avec son milliard d'habitants, tendent, pour certains de façon accélérée, vers le modèle de développement occidental.
1992 Rio, 1997 Kyoto, 2000 La Haye : les congrès se succèdent... et les négociations échouent.
Car les solutions du problème ne résident pas dans d'illusoires efforts de limitations de la pollution atmosphérique, mais dans une véritable remise en cause d'un modèle de développement polluant qui ne peut pas s'étendre à l'ensemble de l'humanité.
Le problème de l'effet de serre ne pourra être réglé qu'en optant pour une économie qui ne repose plus sur les énergies fossiles polluantes (charbon, pétrole, gaz naturel).
La reforestation ne peut pas résoudre le problème, car la végétation n'absorbe et ne stocke le CO2 que momentanément. Lorsque les arbres meurent ou brûlent, le carbone retourne à l'atmosphère.
Il faut accepter d'investir dans de nouvelles énergies propres et durables.
Notre survie passe par cet effort qui devra prendre en compte le partage et le respect des ressources de la planète, y compris de son atmosphère.
Malheureusement, les gouvernements sont paralysés par le manque de mobilisation de leurs électeurs...

Vers une nouvelle conscience collective

13784624197772jpg_medium
Le changement climatique dû aux activités humaines ne se résumera pas à un simple déplacement des climats à la surface de la Terre.
Beaucoup trop rapide pour permettre une adaptation harmonieuse des écosystèmes, il provoquera inévitablement de très graves perturbations écologiques.
Que faire ? Nous pouvons déjà agir en privilégiant les transports en commun, la bicyclette et la marche à pied, Nous pouvons choisir des véhicules moins polluants (ex : GPL), renoncer si possible à la climatisation qui augmente la consommation, isoler les logements, réguler le chauffage...
Nous pouvons, par voie démocratique et par l'intermédiaire d'associations, participer à une prise de conscience collective qui soutiendra une politique de mise en place d'une énergie propre.
La démocratie ne doit pas se résumer à des revendications individualistes. Elle doit refléter des préoccupations collectives plus vastes afin d'unir nos efforts pour la sauvegarde de notre bien commun : la Terre.
Le climat de notre planète est d'une complexité inouïe. Si nous laissons se développer les perturbations climatiques annoncées, nous n'aurons plus aucun moyen de les enrayer.

 


Découvrir ce fond d'écran